2020
Installation
Nuage en laine feutrée
Montagne en terre cuite

Je vis dans un village à la montagne, souvent je suis saisie par cette image forte : les nuages qui caressent les sommets. Ils se confondent, s’interpénètrent sensuellement. Les montagnes dressées, statiques, immuables, les nuages ondoyants, légers, mouvants. Cette image très présente dans l'art pictural chinois correspondent au principe cosmique de l'alternance entre le ying et le yang : le ying pour l'eau, le yang pour la montagne.

Mon installation en laine feutrée, pour les nuages et en terre cuite pour les montagnes, tente de s'approcher de cette image.
À regarder les nuages, leurs mouvements incessants, leurs déformations, nous nous mettons à rêver. Nous entrons une imagination dynamique. Ils témoignent de l'impermanence des choses, nous invitent à la souplesse de l'esprit et à accepter le changement.
Le cycle de l'eau qui passe par les nuages, les torrents, permets la vie. C'est la même énergie féconde qui nous traverse. Nous sommes nous-même toujours en mouvement, pris dans un flux incessant, qui nous englobe nous pousse et nous tire, nous emporte.
Circule partout infiniment.

« Lorsqu'elles (les choses) commencent à se mouvoir, elles émeuvent en nous des désirs et des besoins endormis.» Gaston Bachelard, L'air et les songes

 « Matière, mouvement, besoin, désir sont inséparables. L'honneur de vivre vaut bien qu'on s'efforce de vivifier. » Paul Eluard, Donner à voir.